jeudi 31 juillet 2008

KIHONTAI

Le tir doit être semblable à une plante qui grâce à des soins longs et patients produit une fleur merveilleusement parfumée. Si on néglige les racines et les branches, elle ne fleurira jamais et ne prendra jamais vie.
Il est important d'avoir une attitude morale juste dans l'application de la forme fondamentale au tir.

C'est ce que signifie le Raiki-Shagi lorsqu'il établit que :
"Le tir, avec la succession de ses déplacements vers l'avant et vers l'arrière, ne peut jamais s'effectuer sans courtoisie ni justesse (Rei). Une fois acquises l'intention intérieure juste et une attitude extérieure correcte, arc et flèches peuvent être résolument pris en main. Tirer ainsi, c'est tirer avec succès, et à travers ce tir, la vertu sera mise en évidence."

Lorsqu'on entre sur le Dôjô, on doit être conscient de cela et cette conscience doit transparaître dans ses mouvements. Il est indispensable d'être plein de vie intérieurement, mais sans désir, prêt à faire de son mieux avec sincérité, tout en consacrant toute son attention à ses mouvements et à son attitude.

On doit mettre en oeuvre naturellement la forme fondamentale, en observant les manières correctes et la courtoisie. Il ne doit pas y avoir de séparation mais une unité harmonieuse (esprit, corps, arc) d'où jaillissent la Vérité, la Bonté et la Beauté (Shin, Zen, Bi) du Kyudo à travers lesquelles s'expriment la personnalité et la dignité de l'archer.

Ce sont là les bases du tir. Même lorsqu'un maître archer manque la cible, on est malgré tout impressionné par sa dignité, acquise en cultivant ces qualités. A l'inverse, on n'éprouve que pitié pour un archer qui se borne à vouloir atteindre la cible, se vante de ne jamais la manquer, mais qui se montrera incapable de s'appuyer sur ses compétences au fur et à mesure qu'il vieillira et que son corps perdra de sa vigueur.
Chacun doit aspirer à devenir cette sorte d'archer au tir beau et raffiné, dont la personnalité se développera, avec le temps, en maturité et dignité.
Mdk p27